Ah ! la Fête de la Science, ce moment de l’année où les laboratoires de recherche, les musées de sciences, les associations de médiation scientifique, bref, tous les acteurs impliqués dans la diffusion de la culture scientifique frétillent d’impatience, bouillonnent de projets innovants, ouvrent des portes, ferment des tabous, mettent en avant la démarche scientifique, proposent d’expérimenter, de manipuler, de découvrir et surtout de s’amuser !
Car oui, soyons fous, amusons nous avec LES sciences.
Placée cette année sous le thème des idées reçues et des fausses informations, il y a de quoi beaucoup se divertir et sans manquer de sérieux pendant cette fête. Mais pourquoi s’intéresser autant à cette thématique ?
Ne parlons pas ici des théories platistes qui font beaucoup sourire, certes, mais plutôt des contextes qui permettent à ces informations fallacieuses d’émerger (voire de ré émerger) et de circuler : un contexte politique mondial qui autorise et cautionne ce type de croyance, des outils sociaux qui tissent leur toile rapidement et dangereusement et une défiance de la science (ou des autorités scientifiques) qui encourage à remettre en question l’ensemble des connaissances. D’ailleurs, sur ce dernier point, nous ne sommes pas loin de la promotion de l’esprit critique et du scepticisme si précieux pour combattre ces théories.
Terre plate, climatoscepticisme, débat autour des vaccins ou encore sur les intelligences artificielles, tout autant de sujets qui méritent des débats, des dialogues et des ouvertures d’esprit… dans les deux sens.
Il s’agit donc pour cette nouvelle édition de la Fête de la Science de ne pas présenter la science comme la réponse à ces maux, mais de dialoguer, d’écouter, de comprendre comment et pourquoi une défiance sur certains sujets s’installe et/ou s’étend. Ne pas chercher à toujours faire rimer science avec confiance, tout en luttant contre des croyances, voilà un enjeu délicat et capital dont les acteurs de la CSTI, dont nous faisons partie, doivent s’emparer dans chacune de nos actions.
C’est aussi le moment d’interroger la place des scientifiques dans ces actions, celle des médiateurs et des médiatrices, celle des intermédiaires. Est-ce que ces actions, visibles et valorisées pendant cet événement national, n’émergent qu’entre le 5 et le 14 octobre ? Évidemment, non.
Il peut sembler facile de l’oublier tant l’aspect événementiel peut prendre l’ascendant sur l’ensemble des actions menées au cours de l’année. Pourtant, il ne faut pas oublier toutes ces actions, ces projets qui nécessitent du temps, du souffle, de l’argent, qui touchent différents publics tout au long de l’année, des actions qui visent un temps long pour mieux accompagner, questionner et impacter les participant·e·s de ces dispositifs. La Fête de la Science est complémentaire à toutes ces actions invisibles ou invisibilisées, elle est la cerise sur le gâteau pour les acteurs et actrices de la CSTI. N’oublions pas que le gâteau est gros et la cerise petite.
Cela n’empêche pas de profiter à fond de la cerise !